Placements verts : une finance polluée par les préjugés

L’épargne verte, aussi appelée épargne durable, consiste à effectuer des placements d’argent sur des produits financiers contribuant au financement de projets à impact environnemental positif. Vous êtes déterminé à soutenir des initiatives engagées à la préservation de la planète, mais plusieurs aspects vous préoccupent. Déjà vous vous demandez s’il est véritablement possible d’allier rentabilité (oui parce que c’est aussi ce que vous cherchez, et cela s’entend) et responsabilité. Et aussi parce que cette thématique, que représente la finance verte, est tellement entachée d’a priori, que vous ne savez plus trop quoi en penser. Justement, ces idées reçues, parlons-en ! Il est vrai que les placements verts sont inondés de préjugés, est-ce à tort ou à raison ? C’est ce que nous allons voir.

La finance durable est moins performante que les autres types de placements

Parce que le placement est « green », il est « peace », donc il serait forcément modestement intéressant ? C’est un petit peu l’idée que l’on se fait de ces investissements durables. Mais, ce préjugé est-il vrai ? Non, pas tout à fait.

En effet, certains placements verts sont aussi rentables que les investissements plus traditionnels. Parfois, même, ils dépassent leurs résultats sur le long terme.

D’ailleurs, des études ont relevé que, les fonds durables et les entreprises bien notées au regard des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ont la capacité à mieux maintenir leur performance que les supports et sociétés classiques, en période de turbulence.

Toutefois, il est important de notifier que :

La rentabilité de la finance verte est très sensible aux risques financiers, réglementaires, technologiques et de réputation (des entreprises).
Les placements verts ne constituent pas (encore) la norme en termes de choix d’investissement.
Les fonds d’investissements possédant des labels environnementaux ont tendance à être assortis de plus de frais.

Pour donner du sens à son épargne, il faut être connaisseur

Non, les placements verts ne sont pas réservés à l’élite ! Les possibilités de placements et d’investissements écologiques sont nombreuses et aussi bien accessibles aux novices qu’aux experts de la finance responsable et durable.

Cependant, toute transaction financière doit être mûrement réfléchie. Nous vous conseillons vivement de vous renseigner et de vous informer un maximum avant de prendre une décision. Ainsi, vous acquerrez un esprit critique quant aux stratégies qui vous seront proposées et vous garderez le contrôle de votre argent.

Pas évident, vous allez nous dire, de tout comprendre 🤔. La matière n’est pas innée. Et c’est bien pour cela que des spécialistes exercent les métiers de conseillers financiers ou gestionnaires de patrimoine. Ces personnes sauront vous guider. Vous bénéficierez des meilleurs conseils qui tiendront compte de :

votre niveau de connaissances ;
vos objectifs ;
votre appétence au risque ;
vos préférences en matière d’investissement responsable*.

*Depuis le 1er janvier 2023, les intermédiaires financiers ont l’obligation de soumettre un questionnaire aux clients afin d’évaluer leur intérêt au regard des placements et investissements verts.

Les placements financiers écologiques sont destinés aux gros patrimoines

Il s’agit ici d’une idée préconçue qui touche la notion d’investissement au sens large. Beaucoup pensent que seules les personnes fortunées peuvent effectuer des placements d’argent. Alors que non. Épargner, écologiquement qui plus est, est accessible à tous !

Nul besoin d’avoir beaucoup d’argent, ni d’attendre d’avoir épargné quelques milliers d’euros pour effectuer des placements responsables et durables. En effet, divers types d’épargnes vertes sont à votre portée, même avec un petit budget, tels que :

les assurances-vie labellisées ISR (investissement socialement responsable) ou Greenfin ;
le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ;
l’épargne salariale et retraite responsable ;
etc.

🦊 En fait, consacrer l’usage de son argent à des projets soucieux et respectueux de l’environnement, ce n’est pas une question de moyens, mais surtout une histoire de convictions.

L’épargne verte n’est pas en adéquation avec mon projet de placement financier

La finance écologique vous offre une multitude de solutions de placements et d’investissements, parcourons-en quelques-une :

Le LDDS : placement sûr et réglementé dont les fonds serviront à soutenir des projets à impact environnemental positif.
Les assurances-vies proposant des fonds ISR, verts, ou labellisés : investissement responsable sur le long terme.
Le plan d’épargne retraite (PER) ISR : préparation de votre retraite en contribuant à des actions écologiques.
Les investissements directs auprès d’entreprises vertes via un plan d’épargne en action (PEA) ou des compte-titres.
Les obligations vertes (green bonds) dédiées au financement de programmes écologiques : solution davantage orientée pour les profils expérimentés.
Le plan d’épargne avenir climat (PEAC) : destiné aux jeunes de moins de 21 ans, les sommes sont bloquées jusqu’à la majorité et employées au financement de la transition écologique.
Etc.

Que vous souhaitiez sécuriser votre épargne, préparer votre retraite ou bâtir un projet à moyen ou long terme, tout en défendant les problématiques liées au développement durable, l’épargne verte donne la possibilité de concilier écologie et atteinte de vos objectifs personnels. La diversité des placements verts a le pouvoir de satisfaire un large panel de profils d’investisseurs.

✅ Conséquences ? Vous êtes presque certain, dans le lot, de cibler une solution d’épargne qui répondra à votre objectif de placement.

Les placements verts ne le sont que sur le papier : c’est purement marketing

Vous doutez de la réelle portée durable et écologique des placements verts, n’est-ce pas ? Nous comprenons vos suspicions, la faute au greenwashing, entre autres. C’est une technique de communication, absolument trompeuse, que certaines entreprises ont le don d’utiliser pour se présenter comme étant écologiquement responsables. Résultat ? Et bien on ne sait plus qui croire 😔.

Fort heureusement, des labels destinés à repérer les acteurs véritablement engagés dans une démarche éco responsable ont le mérite d’exister. Nous pouvons citer les labels suivants :

Greenfin : le plus sévère d’entre eux. L’État garantit et certifie que les énergies fossiles sont exclues du support et qu’il contribue à financer la transition écologique.
Investissement Socialement Responsable (ISR) : les entreprises sont évaluées selon les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

💚 En conclusion, votre méfiance est justifiée, certains placements verts ne tiennent pas leurs promesses. Néanmoins, ces certifications sont des outils dont vous ne devez pas vous priver d’utiliser dans votre démarche d’investissement responsable. Ils sont gages de transparence et de rigueur.

L’investissement écologique, c’est un effet de mode qui passera

Hélas, les aléas et changements climatiques que nous vivons ou observons tout au long de l’année traduisent une urgence environnementale, et non un effet de mode. Il en est, donc, de même pour l’investissement écologique.

Alors, certes, nous pouvons encore mieux faire. Mais non, la finance verte n’est malheureusement pas « tendance ». Espérons plutôt qu’elle s’inscrive résolument dans le temps, et qu’elle renforce son potentiel d’aide au financement de projets dédiés à la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour y parvenir, la mobilisation du plus grand nombre de citoyens-investisseurs est nécessaire. Eh oui, les notions de développement durable, de transition écologique et de préservation de la planète sont des combats de société à mener ensemble au service d’un avenir plus responsable.