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Emprunter à plusieurs est très banal ! Que vous fondiez un projet spécifique avec des amis ou des partenaires professionnels, ou que vous soyez sur le point d’acquérir votre maison de famille avec votre cher et tendre, le résultat est le même : vous allez contracter un emprunt ensemble. Emprunter en couple ou avec vos associés, semble des plus évident et logique, pourtant, il est question d’un véritable engagement. Et derrière tout engagement se cachent toujours des droits, des obligations et des responsabilités. En effet, qu’il s’agisse d’un prêt travaux, d’un crédit auto ou encore immobilier, la première contrepartie, lorsqu’une banque vous octroie une somme d’argent, est de la rembourser. Mais alors, est-ce une bonne idée de multiplier les participants au règlement du prêt ? Dans cet article, on vous éclaire justement sur tous les aspects, positifs et négatifs, du co-emprunt. Le co-emprunteur est-il un atout ou un obstacle à l’accès au prêt ? Nous tâchons d’y répondre 👇.
Le co-emprunteur : de qui s’agit-il ?
Co-emprunteur : définition
Le co-emprunteur correspond à la personne physique qui contracte un même prêt avec une ou plusieurs autre(s) personne(s). Ses droits, mais aussi ses obligations, au regard de l’emprunt, sont identiques à celles de l’emprunteur principal. Co-emprunteur(s) et emprunteur sont tenus de participer solidairement au remboursement du crédit.
Différence entre emprunteur et co-emprunteur
En fait, d’un point de vue légal et bancaire, il n’est fait aucune distinction entre l’emprunteur et le ou les co-emprunteur(s) :
- Ils disposent des mêmes droits et obligations.
- Les documents réclamés par l’établissement prêteur sont identiques.
- L’étude de solvabilité menée par le banquier est exactement pareille.
En revanche, il est important de savoir que le co-emprunteur ne deviendra pas nécessairement propriétaire du bien financé par le biais du crédit. C’est précisément ce qui distingue le co-emprunteur du co-acquéreur. Ce dernier, en plus d’être solidaire avec l’emprunteur quant au règlement des mensualités du prêt, partage la propriété du bien avec l’emprunteur.
Est co-emprunteur qui veut ?
Généralement le co-emprunteur est le partenaire de Pacs, le concubin ou l’époux. Mais il peut tout à fait s’agir d’un ami, d’un membre de la famille ou d’un associé. Il convient tout de même de remplir quelques conditions :
- accepter de s’engager à honorer le prêt (c’est mieux, hein 😆) ;
- être majeur ;
- être non fiché auprès de la Banque de France ;
- détenir son domicile fiscal en France, et le prouver ;
- posséder des ressources suffisantes et une situation financière stable.
Donc, si toutes les cases requises sont cochées et validées par l’établissement prêteur, la réponse est oui ! Tout le monde peut être co-emprunteur 😊.
Les avantages de contracter un prêt avec un ou des co-emprunteur(s)
Une capacité d’emprunt augmentée
La capacité d’emprunt c’est quoi ? C’est le capital maximum que la banque accepte de prêter en tenant compte de la situation financière des emprunteurs/co-emprunteurs. Pour ce faire, les revenus (salaires, revenus locatifs, pensions etc) et les charges (crédits déjà en cours, loyers, etc) sont examinés. Eh oui, le taux d’endettement ne peut dépasser 35 % !
Ainsi, recourir au co-emprunt offre la possibilité de regrouper plus de sources de revenus et de mutualiser certaines dettes. Résultat ? Le taux d’endettement diminue, dans le même temps où le reste à vivre augmente. Ces indicateurs ont une grande importance dans l’étude de solvabilité réalisée par les banquiers.
👉 L’augmentation de la capacité d’emprunt est l’un des bénéfices du co-emprunt.
Un apport personnel plus conséquent
L’union fait la force, n’est-ce pas ! En toute logique, plus nombreux sont les emprunteurs et co-emprunteur(s) à se joindre à un financement, plus conséquent sera l’apport personnel. Et les banquiers apprécient particulièrement quand on est en capacité d’intégrer au projet un petit capital de départ 😍.
Une réduction du risque pour les banques et les co-emprunteurs
L’intervention d’un ou de plusieurs co-emprunteur(s) dans un projet de financement n’est absolument pas neutre pour les organismes prêteurs. Ce sont bien plus que de simples participants supplémentaires au remboursement. Il(s) représente(nt) une véritable garantie supplémentaire, celle d’être certain d’obtenir le remboursement de la somme d’argent prêtée, en cas de défaillance de l’un des emprunteurs. En effet, c’est bien vers lui/eux que la banque se retournera pour réclamer les sommes dues. Conséquences ? La confiance des banques envers le projet est renforcée.
👉 Contracter un crédit avec un co-emprunteur, rassure les banques, et c’est un sacré avantage pour tout emprunteur.
Un accès à des conditions bancaires plus avantageuses
👉 Capacité d’emprunt optimisée + apport personnel confortable = confiance maximisée de la banque… On ne serait pas sur un petit combo parfait pour accéder à des conditions bancaires bien plus avantageuses là ? 🤩. Si si si ! En présentant un dossier fiable comme celui-ci, vous possédez des arguments pour tenter de :
- négocier un taux plus attractif ;
- réduire certains frais annexes ;
- bénéficier d’options de remboursement plus souples.
Une opportunité de voir plus grand
De ce point de vue là, l’on peut véritablement considérer que, emprunter à plusieurs, représente une fabuleuse opportunité, avec un grand O ! L’opportunité de viser plus grand, l’opportunité d’entreprendre plus audacieusement ou simplement l’opportunité de vivre plus intensément.
Eh oui, être en mesure d’emprunter une somme plus importante, est la clé d’accès à une maison extraordinairement spacieuse, un projet locatif exceptionnellement rentable ou un voyage absolument inoubliable ☺️.
Une liberté de gestion des remboursements
Autant, vous êtes solidairement liés au remboursement du crédit, autant la répartition des mensualités entre vous est totalement libre ! Vous gérez comme bon vous semble la contribution financière de chacun, l’essentiel étant que la mensualité soit honorée. Cette liberté a le mérite de tenir compte de la capacité financière propre à chaque emprunteur.
Les inconvénients et limites du co-emprunt
Une responsabilité solidaire (mais de quoi parle-t-on, fait ?)
Devenir co-emprunteur est un véritable engagement, auquel sont rattachés des devoirs, mais aussi et surtout des obligations légales. Pour faire simple, lorsqu’ils signent une offre de prêt, l’ensemble des co-emprunteurs sont responsables de son remboursement, et ce jusqu’au dernier centime !
On dit qu’ils sont solidairement responsables de la dette. Si l’un des co-emprunteurs n’assume plus la mensualité qu’il devait honorer, la banque réclamera la somme due auprès des autres co-emprunteurs. Or, ils ne présentent pas nécessairement la même capacité financière, ce qui peut les exposer à une véritable détresse économique.
🚨 Emprunter une somme d’argent en commun n’est, ni un acte anodin, ni une décision à prendre à la légère. Bien connaître ses partenaires et s’assurer de leur fiabilité et de leur sérieux sont des prérequis indispensables au succès du co-emprunt.
Une éventuelle disparité de ressources financières entre co-emprunteurs : un frein pour obtenir un crédit
Comme vous le savez, l’organisme prêteur étudie les profils financiers du co-emprunteur et de l’emprunteur principal, de la même façon. De ce fait, un co-emprunteur disposant de revenus plus faibles, ayant déjà des crédits en cours ou percevant un rémunération instable ou précaire pourrait porter préjudice au dossier de prêt, en ce qu’il occasionnerait :
- une augmentation du taux d’endettement ;
- une baisse de la capacité d’emprunt ;
- un risque plus important de se voir refuser le crédit ;
- un besoin accentué de garanties supplémentaires.
Une alliance périlleuse : argent et relations humaines
Tout le monde peut devenir co-emprunteur. Et c’est bien là tout le « problème ». On vous explique 😉. Eh oui, hélas, souvent, relations sociales et argent ne font pas bon ménage. Il n’est pas rare que les finances suscitent des tensions et des conflits, et ce, que vous soyez en couple, ou que votre co-emprunteur soit un membre de votre famille ou un ami. Or, que vous soyez fâché avec le ou les co-emprunteur(s) importe peu au banquier. Les échéances du crédit seront tout autant exigées.
C’est pourquoi, les personnes intégrées dans l’opération doivent être rigoureusement sélectionnées. Gardez en tête que vous devrez entretenir de bonnes relations avec elles pendant toute la durée prêt (au minimum !).
Une démarche délicate et onéreuse en cas de séparation, de divorce ou de mésentente : focus sur la désolidarisation
Vous l’avez compris à présent, tout co-emprunteur est solidairement responsable des prêts communément signés. D’accord, nous sommes tenus, quoi qu’il advienne, de rembourser la somme empruntée. Mais qu’en est-il de cette solidarité en cas de divorce, de séparation ou de mésentente ? 🤔
Ces événements constituent l’un des principaux risques du co-emprunt, car le crédit co-signé résistera à la relation, qu’elle soit amoureuse, amicale ou professionnelle ! Ainsi, lorsqu’un co-emprunteur désire se désengager d’un prêt, et donc mettre fin à la solidarité financière entre les co-emprunteurs, une démarche peut être initiée : la désolidarisation.
Il s’agit d’une procédure complexe et coûteuse qui requiert d’abord l’accord de la banque, ainsi que celui de l’ensemble des co-emprunteurs. Le co-emprunteur à l’initiative de la désolidarisation, devra adresser une demande officielle à la banque, par recommandé avec accusé de réception. Cette dernière jugera, si le ou les co-emprunteur(s) « restant(s) » présente(nt) une capacité financière favorable à la conservation du prêt, et que ce dernier demeure suffisamment garanti.
Refus de la demande de désolidarisation par la banque : quelles conséquences ?
Lorsque l'organisme prêteur refuse la demande de désolidarisation formulée, la solidarité entre les co-emprunteurs est maintenue. Cela signifie que la banque peut solliciter le paiement des sommes dues auprès de n’importe quel co-emprunteur. Ainsi, la vente du bien immobilier est une solution à envisager pour mettre définitivement fin à la solidarité, en soldant le prêt.
Demande de désolidarisation acceptée par l’établissement bancaire : quelles répercussions ?
Quand la banque donne son feu vert pour désolidariser l’un des co-emprunteurs, celui-ci est totalement libéré de ses obligations vis-à-vis du crédit. Il ne lui revient plus d’honorer les échéances. Le contrat de prêt fait l’objet d’un avenant et/ou une nouvelle offre de prêt est émise. Par ailleurs, l’assurance emprunteur doit être ajustée en conséquence.
💡 Le co-emprunteur restant, pour conserver l’appartement ou la maison, doit racheter la part de l’autre. Il s’agit du « rachat de soulte ». Cette procédure engendre des frais supplémentaires, tels que les frais de notaires, et parfois des indemnités de remboursement anticipé. Identifier et chiffrer l’ensemble des coûts liés à la désolidarisation permet de prendre des décisions éclairées.
L’assurance de prêt immobilier en présence de plusieurs co-emprunteurs : une approche stratégique
Dans la majorité des cas, un crédit immobilier est contracté à plusieurs. En plus de favoriser, purement et simplement, son obtention et d’emprunter une somme plus importante, il s’agit bien souvent d’un projet de couple, ou encore d’un investissement entre partenaires. C’est alors que se pose la question de l’assurance de prêt immobilier.
👉 Comment le capital emprunté est-il couvert en présence de plusieurs intervenants au financement ?
👉 Le ou les co-emprunter(s) joue(nt) t-ils en la faveur ou en la défaveur du dossier de prêt immo ?
Les avantages du co-emprunt en matière d’assurance de prêt immobilier
Argument numéro 1 : la sécurité ! En effet, la banque peut dormir sur ses deux oreilles. En cas de pépin pour l’un des co-emprunteurs, l’assurance prend le relai sur la partie assurée. Résultat : le remboursement continue.
Argument numéro 2 : la crédibilité. En présence de plusieurs co-emprunteurs, le projet se montre nécessairement plus sûr et fiable. En effet, chaque participant contribue à optimiser la protection du crédit immobilier, en optant pour les garanties qui leur sont respectivement utiles et spécifiquement adaptées à leur profil.
Argument numéro 3 : confiance entre co-emprunteurs renforcée. L’assurance de prêt immobilier préserve l’harmonie des partenaires. On le sait, l’argent peut occasionner des différends et à terme rompre les liens sociaux. Il est vrai que l’assurance emprunteur offre une sérénité financière aux co-emprunteurs. Ainsi, le risque de voir le projet immobilier échouer pour cause de litige est fortement réduit.
Les limites du co-emprunt à prendre en considération au regard de l’assurance de prêt immobilier
Mutualiser un crédit immobilier, c’est bien, mais il est évident que les participants ne présentent, d’une part, pas les mêmes ressources financières, ni, d’autre part, le même profil de risque :
- fumeur / pas fumeur ;
- exercice d’un métier dangereux ;
- âge ;
- antécédents médicaux ;
- etc.
Ces indicateurs sont centraux dans la détermination de la cotisation, dans le cadre d’une assurance emprunteur en délégation particulièrement. Or, un profil un petit peu plus risqué aux yeux de l’assureur justifiera une prime plus élevée… Et qui dit augmentation du TAEA (Taux Annuel Effectif d’Assurance), dit majoration du TAEG (Taux Annuel Effectif Global), donc diminution de la capacité d’emprunt…
La clé du succès lorsque vous co-empruntez : la quotité
En fait, l’enjeu est de définir, pour chaque co-emprunteur, la part du capital couverte par l’assurance de prêt immobilier. Cette valeur, exprimée en %, est appelée quotité. C’est une réflexion stratégique à mener qui s’articule autour des revenus respectifs et de leur probable progression (à la hausse, comme à la baisse), notamment. Plusieurs montages et répartitions sont à considérer selon la situation des co-emprunteurs :
- 50 / 50 : si les revenus du couple sont similaires.
- 70 / 30 : en cas de disparités de salaires.
- 100 % sur « chaque tête », dans la limite de 200 %, si vous comptez sur une protection maximale.
💡 Le capital emprunté doit être assuré au moins à 100 % (et jusqu’à 200 % maximum).
Montrez-vous fin stratège ! Pour ce faire, il est fondamental de connaître précisément la situation et la capacité financière de vos partenaires. De cette manière, vous pourrez exploiter pleinement les bénéfices de l’assurance de prêt, en modulant, au poil, la couverture des fonds empruntés.
Ce que vous devez retenir :
- la présence de plusieurs co-emprunteurs maximise le niveau de protection de l’emprunt immobilier, mais requiert une étude de risque tout aussi importante des profils.
- l’assurance emprunteur est le pivot qui sécurise le prêt, à la fois pour la banque et pour les emprunteurs.
en appliquant la répartition de la quotité idéale et en profitant des avantages de la délégation d’assurance, vous réduirez les coûts et les risques.
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Le co-emprunteur : opportunité ou menace ?
Emprunter aux côtés d’un co-emprunteur offre des avantages incontestables :
✅ Un dossier de prêt béton qui renforce la confiance de la banque.
✅ Une possibilité d’emprunter une somme d’argent plus importante.
✅ Un risque diminué, puisque la responsabilité de l’emprunt est partagée entre tous les co-emprunteurs.
✅ Un soutien mutuel : en cas de pépin momentané, les autres emprunteurs s’organisent pour maintenir le paiement des échéances.
Mais le co-emprunteur peut exposer l’emprunteur principal à des difficultés qu’il est essentiel de considérer :
❌ Des liens sociaux, par nature fragiles, qu’il faut entretenir pour ne pas les voir se dégrader.
❌ Des drames soudains ou des déconvenues inattendues : Un décès, une séparation ou un conflit.
❌ Une responsabilité solidaire difficile à rompre.
❌ Des disparités financières pouvant réduire l’attractivité du dossier de prêt pour la banque.
💡 Co-emprunter est un super levier à activer si votre projet et ceux qui l’intégreront ont été
mûrement réfléchis.
Et puis, vous savez, il existe d’autres alternatives au co-emprunt, si vous ne parvenez pas, seul, à rassembler les fonds dont vous avez besoin. Avez-vous songé à solliciter vos proches ? Au crowdfunding ? Ou encore aux prêts aidés (Prêt à taux zéro, Prêt Action Logement) ? De nombreuses solutions sont à votre portée, envisagez toutes les possibilités pour laisser libre cours à vos envies ! 🩷
Publié par Mélanie Verbist, spécialiste de l’assurance emprunteur | 25/11/2025